Mon cher papa et ma chère maman
J`ai reçu votre lettre. Ce mois j’ai été première en religion et <et> seconde en ouvrage. J’ai pensée que cela vous fairait plaisir.
Il y a déjà quelques temps qu’on a commencé les instructions de la première communion et déjà samedi prochain nous serons séparées des autres pour les récréations. Tous les mercredis on donne le sumum, c’est à dire, un morceau de carton que l’on donne à celle que l’on voit parler et cela pour les neuf[s] mercredis qui précédent la fête de Saint Joseph, puis se soir on va à la chappelle [à] chanter un cantique à Saint Joseph et celles qui pendant la journée ont eu le sumum sont derrière les autres. Je vous prie de dire bien de choses à monsieur Perramon, à mademoiselle de Cagarre [sic], à tous mes parents et connaissaurs. En·fin, un baiser pour tous mes petits frères et soeurs qu’il me tarde beaucoup de voir. Adieu mon cher papa et ma chère maman. Je vous embrasse de tout mon coeur.
Ne soyez pas étonné, mon cher papa, s’il y a des fautes parce que ma maîtresse de classe n’a pas voulu seulement la voir.
Votre affectionnée fille,
Graciette
Le Vernet, le 17 fevrier 1848